Partout dans le monde, Tesla continue les livraisons de ses voitures, tout en respectant les conditions les plus strictes du confinement.
Entre les récupérations des véhicules « sans contact » ou la livraison à domicile, Tesla poursuit son activité presque normalement, alors que les ventes des voitures neuves ne cessent de s’effondrer.
Un marché automobile mondiale en chute libre, plombé par la crise du coronavirus. Malgré un mois de mars catastrophique avec une baisse des ventes de plus de 72 % dans le secteur, Tesla affiche une incroyable progression de l’ordre de 26,4 %, avec plus de 1580 véhicules livrés sur le mois. Un an plus tôt, elle en livrait que 1250, d’après les données fournies par le cabinet Autoways.
Un rythme de livraisons certes perturbé, mais maintenu.
Tesla fait ainsi figure d’exception face à ce contexte, avec une stabilité du volume des ventes depuis le début du confinement. C’est ce qui ressort de l’évolution quotidienne des immatriculations de véhicules neufs, qui traduisent la livraison effective aux clients.
« A partir du 17 mars, premier jour du confinement en France, la bascule des livraisons touche tous les constructeurs mais moins Tesla que les autres, analyse Eric Espinasse, directeur du développement chez Autoways. En effet, son modèle le plus vendu, la Model 3, a chuté à 34 immatriculations quotidiennes en moyenne, quand les constructeurs premium semblent à l’arrêt : 6 pour la gamme BMW, 4 pour la gamme Mercedes et inférieure à 1 pour Porsche ou Lexus. Il semble bien que le modèle de distribution particulier de Tesla ait permis de continuer les livraisons dans une certaine mesure. »
Les cinq centres en France notamment Paris-Chambourcy, Nantes, Lyon-Dardilly, Aix et Bordeaux, continuent donc d’assurer des livraisons, avec un protocole mis en place pour garantir la sécurité des salariés comme des clients.
Même si la chaîne logistique est fortement bouleversée, en particulier avec la fermeture récente de l’usine d’assemblage de Tesla à Fremont en Californie, les véhicules neufs continuent d’être livrer en Europe.
Ainsi, une fois que le véhicule est disponible, celui-ci attend le client au centre de service. Lors du rendez-vous fixé, juste la signature du contrat de vente nécessite une interaction « humaine » mais qui est très limitée avec des gestes barrières.
Le smartphone comme clé, un recours mis en avant
Bien qu’il existe une « clé physique », qui est en forme de carte pour la Model 3 et de formes miniatures pour les Model S et Model X, Tesla mise avant tout sur la connectivité de son véhicule. Le client peut ainsi déverrouiller et démarrer son véhicule uniquement avec son smartphone et les identifiants fournis lors de l’achat.
Une vidéo publiée par un client belge, montre en détail ce mode de livraison « sans contact ».
En France, la signature de documents oblige encore, pour le moment, à maintenir ce processus de livraison plus classique mais qui dénote déjà actuellement avec les pratiques des concurrents.
En Chine, comme on peut le constater dans le tweet ci-dessous, Tesla a même innové en lançant des essais « sans contact » de sa Model 3.
Le véhicule qui est désinfecté au préalable, attend le client qui peut, le tester en y accédant via son smartphone, puis le rendre sans jamais croiser un seul employé de la marque.
Si cette expérience n’est pour le moment pas envisagée sur d’autres marchés, elle pourrait être pratique en Europe et aux Etats-Unis, surtout si le confinement et les restrictions liées se poursuivent plus longtemps.
Ce qui est sûr, c’est que cette reprise des essais clients permet en tout cas à Tesla d’envisager un retour à des niveaux de ventes normaux plus rapidement que ses concurrents.
After introducing touchless deliveries in the US to help get Model Y out to customers, @Tesla is now also offering touchless test drives in China — further reducing risk for customers/employees, while continuing to provide super fun experiences 🚘🌞 @elonmusk pic.twitter.com/WlmdKgQQ4F
— Viv 🐉 (@flcnhvy) March 22, 2020
Quels types de clients pour des livraisons en pleine pandémie?
Cependant en plein confinement, la question juridique de la légalité de ces livraisons fait polémique, notamment pour savoir si Tesla a le droit de livrer des véhicules quand toutes les autres marques ont fermé leurs concessions?
En France, le décret du 16 mars fixant les conditions du confinement autorise dans tous les cas Tesla à continuer de pratiquer ses livraisons. À l’image des restaurants, fermés mais qui peuvent toujours réaliser de la vente à emporter (retrait de commandes) ou la livraison. Tesla continue la livraison des clients à domicile, en étudiant les demandes au cas par cas.
Si le client choisit de venir récupérer son véhicule, le client doit avoir un motif dérogatoire. Concernant l’attestation, le motif sera son activité professionnelle impliquant des déplacements « indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant.être organisées sous forme de télétravail ou déplacements professionnels ne pouvant être différés »
Pour la partie showroom des centres de service Tesla, celle-ci devra rester fermée, mais des réparations ou entretiens peuvent aussi être réalisés.
Tesla a aussi choisi de maintenir ses livraisons pour répondre à l’afflux de commandes à honorer pour sa Model 3, dont les livraisons ont débuté depuis mi-février 2019. Une hausse des commandes alimentée aussi par l’évolution du bonus-malus en France. En passant commande avant le 31 décembre 2019, et avec une livraison avant le 31 mars 2020, les clients, particuliers comme professionnels, pouvaient bénéficier d’une aide pouvant atteindre 6000 euros. Un montant réduit depuis le début de l’année. Tesla a donc fait son maximum pour livrer les clients concernés avant cette date et a donc réalisé une bien meilleure performance le mois dernier.
Des livraisons en hausse de 62% au 1er trimestre
Sur les trois premiers mois de cette année, Tesla affiche une fantastique progression de ses livraisons (+61,96% contre « seulement » +26,4% en mars),
« Il est intéressant de constater que du 1er au 16 mars inclus, les 95 livraisons quotidiennes de la Tesla Model 3 seules rivalisaient avec l’ensemble des livraisons quotidiennes de la gamme BMW (104) ou Mercedes (119). Porsche ne réalisant sur la période que 16 immatriculations quotidiennes, Lexus 11 », souligne Eric Espinasse.