Des centaines de millions de « profils morts » seront sur le réseau de Facebook dans les prochaines décennies, a révélé une étude. Soulevant des questions sur la manière dont leurs données seront traitées.
Des chercheurs de l’université d’Oxford ont publié un article selon lequel les morts pourraient être plus nombreux que les vivants sur la plateforme des médias sociaux avant la fin du siècle. Selon leur analyse, au moins 4,9 milliards d’utilisateurs de Facebook mourront d’ici 2100 si Facebook continue de croître à son rythme actuel.
Même si le nombre d’utilisateurs de Facebook ne connaissait aucune croissance au cours de cette période, le nombre d’utilisateurs décédés atteindrait 1,4 milliard d’individus, selon l’étude publiée la semaine dernière.
Les universitaires ont noté que cela entraînerait des grandes quantités de « restes numériques », avec des données personnelles qui vont continuer d’être stockées en ligne malgré le décès de leurs propriétaires.
Les auteurs de cette étude ont souligné qu’une approche exclusivement commerciale de conservation de ces données, pose d’importants risques éthiques et politiques. Ce qui nécessite un examen urgent. Pour cela ils suggèrent de mettre en place un modèle de conservation évolutif et durable, prenant en compte les intérêts des multiples parties prenantes.
Toutefois, les auteurs du document ont reconnu que ce scénario était hautement improbable, justifiant que pour que Facebook connaisse une croissance mondiale nulle en 2019, il faudrait des événements cataclysmiques bien plus ruineux que le scandale de Cambridge Analytica.
D’après les prévisions, si Facebook continue de croître de 13 % par an, les chercheurs estiment que la part des morts atteindrait la parité avec les vivants au cours des premières décennies du siècle prochain.
Et toujours d’après ce scénario, le nombre de comptes appartenant à des utilisateurs décédés augmenterait de manière significative dans les pays non occidentaux, en particulier les pays africains.
Dans le même sens, les États-Unis seraient le seul pays occidental à figurer dans les 10 premiers pays en termes du « nombre des profils morts », avec un taux de croissance de 13 %.
Soulignons qu’actuellement, la plate-forme permet aux utilisateurs de désigner des contacts héritiers, qui peuvent prendre le contrôle de leur profil en cas de décès.
Un porte-parole de Facebook a confirmé que la plate-forme collaborait en permanence avec des spécialistes et des universitaires dans ce domaine afin de planifier leur héritage numérique. Il a ajouté que Facebook a un profond respect pour leur position unique dans la vie des gens, et qu’ils prennent au sérieux leurs rôles dans le débat sur la construction de l’héritage à l’ère numérique.