Un événement historique dans le monde des commandes d’avions commerciaux. Boeing le célèbre constructeur américain a terminé l’année 2019 dans le rouge. Une première depuis des décennies, en raison de la crise du modèle 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
Sur le bilan commercial, le constructeur aéronautique américain affiche même un déficit net de 87 appareils. C’est-à-dire qu’il a enregistré davantage d’annulations que d’ordres d’achat, a-t-il indiqué mardi dans un communiqué (893 avions commandés en 2018 et seulement 54 en 2019, à cela on retire les commandes qui ne seront pas honorées).
Les livraisons, qui sont un indicateur de rentabilité dans l’aéronautique, ont chuté de 53 % sur un an, ce qui représente 380 avions en 2019 contre 806 en 2018.
Tout ces mauvais indicateurs, font que le constructeur américain cède la couronne de premier avionneur mondial à son éternel concurrent Airbus.
Le constructeur aéronautique européen a, en effet, enregistré l’an dernier des commandes nettes de 768 appareils et a livré 863 appareils, ce qui représente une hausse de 8 %. Cela malgré les difficultés de production liées à la montée en cadence de la production de l’A321 ACF. Modèle permettant une configuration plus flexible des cabines mais beaucoup plus complexe à produire qu’un A320.
C’est la première fois depuis 2012 qu’Airbus livre davantage d’avions que Boeing.
La coutume veut que, les compagnies aériennes et les loueurs d’avions paient la totalité du prix de l’avion quand ils en prennent propriété.
Ce recul d’activité de Boeing est perturbé depuis l’immobilisation au sol du 737 MAX, qui représentait un peu plus de 80 % du carnet de commandes au 31 décembre.
Dans les faits, le groupe en a stoppé les livraisons depuis le printemps et la production depuis le 1er janvier.
Au niveau financier, cette crise a déjà coûté plus de 9,2 milliards de dollars. Une nouvelle estimation des pertes est attendue lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, prévue le 29 janvier.
Boeing s’est également doté d’un nouveau directeur général, David Calhoun, remplaçant Dennis Muilenburg, limogé le 23 décembre après une détérioration des relations avec les autorités américaines.
Boeing retravaille actuellement un correctif de logiciel anti-décrochage MCAS qui est mis en cause dans les deux accidents et a fini par recommander la formation des pilotes sur simulateur, après des années de résistance.
La compagnie doit aussi redorer son image, ternie par la divulgation de messages embarrassants d’employés moquant les régulateurs, les compagnies aériennes et leurs propres collègues ingénieurs.