L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a déclaré lundi 15 juillet 2019 un projet de cahier des charges afin d’attribuer les futures fréquences mobiles 5G. Il fixe aux différents opérateurs de télécoms français les ambitions de déploiement de cette technologie par le gouvernement, tout en prévoyant un mécanisme d’enchères équitables.
Cependant, les règles du jeu du système ne seront dévoilés qu’en Automne, attendues avec prudence par les opérateurs français, surtout après l’envolée des prix d’enchères des fréquences en Italie (6,5 milliards d’euros) et en Allemagne (6,55 milliard d’euros).
Rappelons que le déploiement de la 5G, va permettre de transmettre beaucoup plus rapidement de très grandes quantités de données, mais surtout le développement de certaines technologies futuristes, comme la voiture autonome ou les usines automatisées.
Des recettes estimées entre 3 et 5 milliards d’euros pour l’État.
La procédure de cessions sera composée en deux parties, avec des prix fixes pour un premier ensemble de fréquences et une deuxième partie aux enchères. Les opérateurs télécoms auront jusqu’au 4 septembre pour donner leurs avis sur les modalités fixées par l’Arcep et le gouvernement, de telle sorte que le processus d’attribution puisse être juridiquement bouclé au début de l’année 2020.
Un droit à la 5G
L’Arcep veut notamment créer un droit à la 5G, pour les acteurs professionnels auxquels les opérateurs télécoms seraient tenus de proposer des offres commerciales.
La taille de ces blocs alloués dans cette première séquence sera d’au moins 40 mégahertz afin de permettre aux quatre opérateurs de disposer d’un portefeuille minimum pour se lancer en 5G avec un plafond maximum de 100 mégahertz.
Pour la deuxième partie, la procédure prévoit un système classique d’enchères pour les 310 mégahertz mises en jeu.
Deux tiers de la population couvertes en 2025
Selon le schéma de déploiement de la 5G, chaque opérateur devrait proposer une offre 5G dans deux villes françaises avant la fin de 2020. La montée en puissance serait progressive, pour que fin 2025, chaque opérateur ait équipé 12.000 sites en 5G, soit une couverture des deux tiers de la population.
Cependant pour les zones restantes, les opérateurs auront l’obligation de proposer un service « type 5G » de 240 mégabits par seconde, qui vaut à 4 fois le débit d’une connexion 4G actuelle.
Encore peu de smartphones compatibles
En Europe, la 5G est déjà disponible pour les usagers à Monaco et à Saint-Marin, et commence à être disponible en Suisse, en Finlande, en Estonie, et au Royaume-Uni. Sur le plan mondial, la Corée du Sud est de très loin devant avec une couverture totale du territoire. En Chine l’opérateur China Mobile a annoncé qu’il couvrirait cette année 40 villes en 5G. Aux États Unis, l’opérateur américain Verizon couvre déjà Minneapolis et Chicago depuis avril.
Pour autant, peu de fabricants de smartphones disposent d’appareils compatibles avec les nouveaux réseaux, prenant en charge les fréquences 3,4 et 3,8 GHz visant en priorité les zones urbaines et économiques, avec le meilleur compromis entre pénétration dans les bâtiments, la portée et le débit.