Criteo dévisse en bourse suite à l’annonce de Google qui veut mettre fin aux cookies tiers dans Chrome d’ici 2022
Ce n’est pas la première fois pour Criteo, le spécialiste du reciblage publicitaire, qui tente de ce fait de réduire sa dépendance aux GAFAM.
Criteo reconnaît un déclin continu des dépenses de ses clients.
Le spécialiste français du reciblage publicitaire sur Internet a vu le cours de son action en bourse chuter de 15,9% suite à l’annonce faite le 14 janvier 2020, par Google qui va supprimer les “third-party cookies” de son navigateur Chrome, utilisé par deux tiers des internautes.
Réaction tout à fait logique car Criteo s’est fait un nom en tant que spécialiste du “dynamic retargeting”, qui repose sur l’utilisation exclusive des cookies tiers. Ces traceurs sont placés sur l’ordinateur de l’internaute par le serveur d’un domaine distinct de celui du site visité et génèrent des profils utilisateurs dédiés.
Google essaie de trouver d’autres alternatives
Google ne compte pas bannir tous les cookies tiers, contrairement à Firefox et Safari. Car pour le directeur ingénierie de Google Chrome, Justin Schuh, prendre une décision si extrême peut avoir “des conséquences inattendues qui peuvent avoir un impact négatif sur les usagers de l’écosystème du web“. Une suppression totale des cookies tiers, pourrait faire apparaître des méthodes plus agressives pour tout de même collecter les informations des internautes.
Le but est de créer des technologies capables de livrer aux annonceurs des informations utiles sur la personnalité des visiteurs sans pour autant piétiner leur vie privée. Des tests seront effectués en 2021 afin d’évaluer la viabilité de telles solutions. Sachant que Google est lui-même un géant de la publicité en ligne, et que cette activité est celle qui rapporte le plus de chiffre d’affaires. Nous aurions le nez fin en affirmant que cela risque de les handicaper fortement.
Cette suppression, s’inscrit dans le programme de 2 ans, “Sandbox Privacy” lancé en août 2019 par Google. Cela permettra d’effectuer un ciblage groupé et du coup stopper le ciblage personnalisé individuel, considéré comme trop invasif pour les internautes.
Criteo, dont le modèle est menacé par ces limitations de traçage des internautes, a accusé en 2019 le premier recul de chiffre d’affaires depuis 2013, date de son introduction en bourse. Une chute encore plus prononcée est attendue pour 2020.
Pour 2020, Criteo prévoit une chute d’environ 10% de ses ventes
Sur l’année 2019, les revenus ex-TAC (hors reversement aux partenaires) ont diminué de 2% à 947 millions de dollars. Ils sont restés stables à taux de change constant. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) s’effondre également de 7% sur un an (3% à taux de change constant).
Criteo avait assuré mi-janvier être épargné, à court terme, par l’annonce de Google qui s’est donné deux ans pour bloquer les cookies tiers.