Femke Halsema, maire d’Amsterdam souhaite sécuriser le célèbre Quartier rouge. Mais pour les prostituées qui y travaillent, pas question de fermer vitrines.
Felicia Anna, présidente du syndicat Red Light United a déclaré à l’AFP : “Notre enquête menée auprès de 170 travailleuses du sexe derrière les vitrines a clairement montré que 93 % d’entre elles ne veulent pas s’éloigner du Quartier rouge”.
Beaucoup de touristes ne sortent pas de ce quartier, malgré sa taille très réduite : 500 mètres de long sur environ 300 mètres de large.
Certains touristes considèrent le quartier rouge comme étant Amsterdam… c’est comme réduire Paris à Pigalle et Londres à Soho
En termes de sécurité, à peine 15 ans en arrière le quartier avait des airs de New Jack City, si vous n’avez pas vu le film de 1991 de Mario Van Peebles, avec Wesley Snipes. Maintenant la Police est présente partout dans le quartier. Les rues sont sûres, les dealers sont plus discrets et les fumeurs de crack ont pratiquement disparus. Le seul risque est de croiser des touristes ivres morts.
Quartier autrefois surnommé le “kilomètre carré de misère” par la police
Située en plein centre-ville, autour d’une église à deux pas de la gare centrale, la zone dite des Wallen est l’un des plus grands attraits touristiques d’Amsterdam, ville de 850 000 habitants qui a attiré l’an dernier quelques 18 millions de visiteurs.
La maire écologiste a proposé différentes options pour “endiguer la criminalité et la traite d’êtres humains” et “rendre la vie plus agréable pour les habitants du quartier”.
Réalisateur : Mario Van Peebles.
Producteurs : Doug McHenry, George Jackson.
Société de distribution : Warner Bros. Sortie : 1991
Propositions de la maire
Dans un premier scénario, Femke Halsema propose de fermer les rideaux des vitrines, pour ne plus voir de la rue, les travailleuses du sexe et leurs lieux de travail. La maire suggère de déménager les vitrines vers d’autres quartiers de la ville ou carrément fermer l’ensemble des vitrines et ouvrir un nouveau Quartier rouge ailleurs, loin du centre-ville touristique.
Un “hôtel de prostitution” ?
Une ouverture de plus de vitrines, dont le nombre est actuellement plafonné à 330 dans le Quartier rouge, afin de limiter le travail du sexe illégal. Dans ce cas, un “hôtel de prostitution” pourrait même être créé.
“Seule cette dernière option est à notre avantage”, estime Felicia Anna. Elle affirme qu’elle et ses collègues n’ont pas besoin d’être davantage protégées par la municipalité. “Dire que nous sommes des victimes et vulnérables au trafic (d’être humains) ne nous aide pas. Cela nous stigmatise. Arrêtez de parler de nous comme ça”, lâche-t-elle.
Les professionnels du secteur estiment eux aussi qu’une fermeture ou un déplacement de ces vitrines ne sont pas de bonnes idées. Des résidents, des propriétaires de vitrines et des prostituées ont récemment rencontré des élus pour discuter ses propositions. Le conseil municipal se réunira en septembre avant de prendre une décision.